Chers lecteurs et lectrices,
vous devez vous demander à quel moment la longue liste des rochers disparus va s’arrêter? et bien peut être jamais…je vais terminer la liste des disparus prochainement en espérant pouvoir enfin vous entretenir des découvertes récentes effectuées au hasard de ma quête éperdue.
Alors pour achever mes faire part de décès je vais mettre les bouchées doubles ces prochains mois.
Voyons un peu ce qui s’est passé en 1998 aux alentours de St Salvy de la Balme.
Alors que je continuais à chercher les monuments naturels décrits dans le célèbre guide d’André Denis, j’arrivais à la page 87…les Jumeaux et la Balme des Albert. Le plan était difficile à interprèter mais au bout de plusieurs prospections dans les bois de Roquelongues je finis par trouver la Balme.
Deux roches accolées dissimulent une sorte d’abri naturel à deux issues, je me glissait dedans et à ma grande surprise je découvrait un espace dont les parois s’évasaient du “toit” à la base comme une toile de tente. La faille sommitale était comblée d’éclats de granit pour la rendre étanche où seule une petite ouverture carrée servait de cheminée. Le sol avait apparemment été comblé pour le rendre plat.
A l’extérieur, un des rochers formant la balme était allongé simulant un Diplodocus dont le mufle se frottait contre un vieux chêne. Le frottement du tronc mu par le vent contre le granit faisait geindre la bête d’un étrange gémissement. Cela bien sur ajoutait encore au mystère du lieu.
Une carrière toute proche à l’est emplissait l’atmosphère de sa poussière fine et de son bruit assourdissant.
La Balme n’était pas concernée par lm’exploitation, jusqu’au jour où le propriétaire des lieux demanda aux carrier de détruire la Balme au cas où on voudrait les “embêter”. Le stress de la création du Parc Naturel n’était toujours pas oublié et en 99 les marteaux-piqueurs coupèrent la tête de notre “Diplodocus”, le dernier des dinosaures disparus.
Seule l’entrée sud de la Balme fut obturée par les blocs brisés… l’abri reste encore dificilement accessible de nos jours.
Qu’en était-il des Rocs Tremblants Jumeaux des Albert?
Et bien celui du sommet -comme on le voit sur le croquis ci-dessus- 30m plus haut n’était déjà plus de ce
monde, détruit entre 1986 et 1998.
Ce n’est qu’après de nombreuses prospections dans ce secteur bouleversé que je découvris le RT du nord qui avait miraculeusement résisté, coincé entre des rebuts de carrières et un ancien front de taille, un vrai miracle!
Un roc miraculé et une balme entammée voilà tout ce qu’il reste dans se secteur
Ce n’était qu’une Balme et un RT, oui! mais aussi des patrimoines géologiques et historiques, oh pas de la grande histoire de France, juste celle de paysans « modestes et géniaux.
Abri de berger et de son petit troupeau de chèvres et remise à outil…
Une page de l’histoire paysanne a été tournée définitivement.
Quant aux Roc tremblant, il ne s’agissait pas que d’inventions de guides en recherche de sensationnel mais bien de rochers découverts au hasards des jeux d’enfants du pays.
D’ailleurs, ce sont souvent ces mêmes métayers qui guidèrent les Nauzières et autres « explorateurs » vers ces curiosités.
Ce fut aussi le cas en 1905 pour Nauzières qui fut guidé par Mr Albert(carrier) jusqu’aux rocs qui prirent son nom.
Aujourd’hui retrouver ces deux reliques patrimoniques peut prendre un temps infini même pour ceux qui connaissaient leur emplacement, la zone est si bouleversée que l’on y perd tous ses repères.